La remise des restes d’une personne disparue est la dernière étape cruciale d’un processus complexe qui implique la collecte d’informations sur la personne disparue, la recherche, la récupération et l’analyse médico-légale des restes humains. Cela aboutit au rapprochement de toutes les informations disponibles conduisant soit à une identification positive, soit à une exclusion, soit à un résultat non concluant. L’identification et la remise de la dépouille mortelle de Baba témoignent de l’engagement des autorités locales et du CICR et de la résilience de sa famille.
Ses sœurs Senaye et Esnaya partagent leur histoire de 31 années de cauchemars, de larmes et d’espoir sans fin du retour de Baba. «Pendant neuf ans, notre mère a laissé notre porte ouverte dans l’espoir que son fils disparu reviendrait à tout moment.
Même après trois décennies sans nouvelles de Baba, elle n’a pas perdu espoir. Notre famille a passé les 30 dernières années sans aucune célébration car nos larmes n’ont jamais séché », explique Senaye. Elle partage qu’ils ont contacté le CICR pour une demande de recherches. « En 2014, les collaborateurs du CICR sont venus prélever des échantillons d’ADN. Depuis, nous avons continué à chercher des résultats », explique Senaye.
Pendant qu’ils attendaient des nouvelles, la mère de Baba a utilisé l’argent de sa pension pour construire une route dans son village dédiée à son fils disparu et à son espoir qu’il revienne un jour chez lui. « Notre mère a eu le cœur brisé lorsque nous avons appris que la dépouille de Baba avait été retrouvée », raconte Esnaya. La seule consolation de la famille était que l’ambiguïté autour de sa disparition avait été levée et qu’ils pouvaient lui offrir un enterrement digne, faire son deuil et prier pour lui. « Lors des funérailles organisées pour Baba, notre mère a dit à tout le monde de ne pas pleurer mais plutôt de la féliciter pour sa résolution. Nous étions soulagés de disposer également d’un endroit spécifique où nous pouvions rendre visite à Baba quand nous le souhaitions. Malheureusement, seulement 20 jours après l’enterrement de Baba, notre mère est également décédée », raconte Esnaya.
Depuis trois décennies, le CICR aide activement les autorités azerbaïdjanaises à élucider le sort des personnes disparues. Notre soutien comprend le renforcement des capacités, l’offre de notre expertise et l’apport d’une assistance technique et matérielle aux autorités locales. Les autorités azerbaïdjanaises ont franchi une étape importante avec la première approche multi-agences et multidisciplinaire de recherche, de récupération et d’identification des personnes disparues depuis les années 1990, une initiative conjointe de la Commission d’État et du CICR. Ces efforts ont conduit aux premières identifications en 30 ans, avec 25 dépouilles remises à leurs familles à ce jour, apportant un sentiment de clôture à des années d’agonie et d’incertitude, et d’autres sont attendues dans un avenir proche.
Le CICR, par l’intermédiaire de son Agence centrale de recherches (CTA), joue un rôle essentiel dans la coordination des efforts mondiaux visant à protéger et rétablir les liens familiaux, à rechercher et identifier les personnes disparues et à répondre aux besoins de leurs familles. Quel que soit le temps écoulé, les familles ont le droit de savoir ce qui est arrivé à leurs proches.